Entour sémiotique : Tout phénomène sémiotique apparaît dans un champ entendu ici dans sa filiation gestaltiste (phénoménologique). Envisager un phénomène dans sa dimension sémiotique, revient à s’interroger sur les conditions et les processus qui unissent le signe au sens. Or, tout champ sémiotique ne peut apparaître que dans une interaction entre perception et monde perçu. Nous considérerons donc avec Rastier la notion d’entour sémiotique comme monde humain, seul monde a priori possible de manifestation de champ de sens. L’entour sémiotique se différencie de la sémiosphère de Lotman en ce que l’entour est toujours référé à un sujet percevant réel ou fictif incarné (on peut décrire l’entour sémiotique de d’Artagnan). L’entour est à la fois dehors et dedans, fait de saillance et de prégnance au sens de René Thom, c’est l’Umwelt de l’actant humain en situation sémiotique. L’entour est un espace sémiotique.
Agencement sémiotique d’énonciation : Le concept d’agencement sémiotique d’énonciation s’appui sur celui d’agencement collectif d’énonciation proposé par Gilles Deleuze et Félix Guattari. Pour eux, désir et agencement collectif d’énonciation sont intrinsèquement liés dans une dynamique de production. Ici, le désir n’est pas une quête individuelle ou un manque, mais une force créatrice qui s’inscrit dans des agencements collectifs. Ces agencements sont des ensembles de relations entre des éléments hétérogènes (corps, idées, objets, affects) qui produisent du sens et de la réalité. Le désir opère toujours au sein de ces configurations, en les traversant et en les transformant.
La nature de ces agencements collectifs est avant tout sémiotique, car ce qui trouvent à s’agencer ce sont des significations qui prennent sens pour le sujet de l’énonciation. Aussi, dans la perspective de l’anthropologie sémiotique, nous préfèrerons parler d’agencement sémiotique d’énonciation.
Produit d’interactions entre des groupes, des milieux et des flux, les énoncés qui s’agencent par le désir du sujet de l’énonciation proviennent d’un réseau qui articule des régimes de signes et des processus de subjectivation. Ainsi, le désir est à la fois conditionné par ces agencements et capable de les reconfigurer.
Le désir produit l’agencement sémiotique d’énonciation en reconfigurant au sein de l’entour sémiotique les signes et leurs significations.
Sujet de l’énonciation : Le sujet de l’énonciation est un concept fondamental dans la théorie sémiotique de l’énonciation. Il s’agit d’une instance abstraite responsable de la production du discours. C’est une instance implicite : producteur de l’énoncé, à l’origine de l’acte d’énonciation ; Inscrit dans un ancrage spatio-temporel qui correspond au je-ici-maintenant ; Et qui possède une dimension cognitive en tant que producteur et interprète de significations.
Le sujet de l’énonciation est au centre d’un entour sémiotique, il est d’une part doté d’un système pulsionnel et d’une voix intérieure.